(1) Quantifier les taux de survie et de
croissance ainsi que le succès reproducteur de saumons
ensemencés à différents stades de vie
dans la Rivière Malbaie.
Suivi
de la dévalaison dans la rivière Malbaie
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Seulement
environ 50% des smolts ensemencés ont quitté la
rivière lors des différentes périodes
de dévalaison étudiées (2001 (45 %), 2002
(65 %) et 2003 (40 %)). Ce phénomène reflète
donc les faibles taux de retour des saumons issus d’ensemencements qui
se situent au mieux à 0,34% pour 2003. |
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© Erik
Auclair |
Suivi
de l’abondance absolue dans la rivière malbaie
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Le
nombre d’adultes recensés à la passe migratoire
a connu une augmentation importante de 104 en 2001 à 399
en 2004, par contre le nombre de retour a considérablement
chuté en 2005 pour atteindre 169. Ce déclin pourrait être
le reflet de l’arrêt en 2003 des ensemencements
de smolts.
Parallèlement, il y a eu, au fil des 4 années du suivi, une augmentation
régulière de l’abondance de la progéniture trouvée
dans la rivière.
Au début de l’étude la progéniture était surtout
concentrée en aval du barrage. Par la suite, un patron d’abondance
inverse a été observé et, en 2005, plus de 1800 alevins
ont pu être échantillonnés en amont du barrage, représentant
plus de 86% du nombre total trouvés cette année là. |
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Succès
reproducteur relatif des géniteurs d’origine
piscicole et naturels
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© Dany
Garant |
Jusqu'ici plus de 6500 saumons (adultes : 1150 de 2001 à 2005
et leur progéniture : 5400 de 2002 à 2005) ont été caractérisés
génétiquement à l’aide de 9 loci microsatellites
neutres. Chacun des alevins collectés a été assigné à des
parents du groupe d’adultes recensés lors de la précédente
saison de reproduction à l’aide du logiciel «maison» PASOS
(Parental Allocation of Singles in Open Systems).
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Au
cours des 4 premières années du projet, nous avons
observé une augmentation de la proportion d’adultes
issus d’ensemencement parmi les adultes recensés à la
passe migratoire, de 34% en 2001 à 72% en 2003. Par contre,
en 2005, lorsque le nombre des retours d’adultes a diminué,
seulement 60% des adultes étaient d’origine piscicole. |
© Anne-Marie
Gale
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En
2001, les adultes d’origine piscicole ne représentaient
qu’environ un tiers des géniteurs recensés
, mais leur contribution globale à la production d’alevins
de 2002 était presque égale (48%) à celle
des géniteurs naturels. Au cours des 3 années suivantes,
la contribution globale des géniteurs d’origine
piscicole à la production d’alevins a augmenté passant
de la production de 58% de la progéniture de 2003 à 69%
de celle de 2005.
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© Anne-Marie
Gale
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Durant
ces quatre années, les géniteurs issus d’ensemencement
ont produit en moyenne un nombre supérieur d’alevins
par adulte par rapport aux géniteurs sauvages et ce peu
importe s’ils ont frayé en amont ou en aval du barrage.
Ces résultats indiquent que le fitness relatif des deux
groupes d’adultes présente des différences
fondamentales. |
Succès
de réassignation parental
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En amont
du barrage: un haut succès d’assignation
parentale a pu être obtenu pour les 4 années
d’échantillonnage : au moins un des parents
a pu être identifié pour en moyenne 95%
des alevins. La nature infranchissable du barrage permet
de présumer que toutes les mères ont été identifiées
et que la progéniture assignée à seulement
un parent est le résultat probable de la contribution
de mâles précoces à la reproduction.
© Anne-Marie
Gale |
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En aval du barrage:
le pourcentage de parents manquants est plus élevé :
en moyenne, 75% de la progéniture a pu être réassigné à au
moins un parent pour chacune des 4 années. Entre 40 et
50% des parents de la progéniture capturée en aval
du barrage n’ont pas pu être identifiés, ce
qui indique que chaque année entre 100 et 163 géniteurs
n’ont pas migré en amont de la passe migratoire
et qu’ils fraient uniquement en aval. Cela suggère
l’existence dans la rivière d’une population
indigène située en aval du barrage qui rentrerait
maintenant en compétition avec la population croissante
de géniteurs d’origine piscicole.
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Choix
des partenaires : évolution de la proportion de
géniteurs d’ensemencement impliqués
dans les couples de reproducteurs
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Au début de l’étude en 2001, les couples "sauvage-sauvage" représentaient
plus de la moitié des couples formés alors que les
individus ensemencés préféraient se reproduire
en aval du barrage avec des géniteurs sauvages et ne représentaient
que 20% des couples observés.
Au cours des années suivantes, parallèlement à l’augmentation
du nombre de géniteurs d’ensemencement dans la population, la proportion
de géniteurs d’origine piscicole dans les couples a aussi augmenté aussi
bien dans les couples "ensemencé-sauvage" que "ensemencé-ensemencé".
Par contre, durant la même période, les couples "sauvage-sauvage" ont
diminué passant de 50% à moins de 25% des couples observés.
Leur participation à la reproduction demeure encore importante en aval,
mais davantage dans les couples "sauvage-ensemencé". |
© Anne-Marie
Gale |
(2) Prédire
les conséquences génétiques
et démographiques de ces pratiques sur les populations
sauvages
Le
but est de développer un modèle permettant
de prédire l’effet à long terme des ensemencements
sur l’évolution de la consanguinité des
populations sauvages selon divers scénarios d’ensemencement
et de conditions démographique
Dans un tel modèle prédictif, la proportion de rejetons
produits par les deux groupes de parents doit être déterminé par
utilisation d’un outil de réassignation parentale.
Dans un contexte où un nombre significatif de parents ne
sont pas répertoriés (comme en aval du barrage de
la R. Malbaie), il y a un risque de confondre un parent absent
avec un des parents répertoriés,
ce qui constitue évidemment une erreur d’assignation. Cette
limite nous a amené à développer PASOS, un logiciel
distribué gratuitement qui est destiné expressément à l’assignation
parentale en système ouvert où tous les géniteurs
ne sont pas connus. PASOS effectue deux types d’assignation : à l’un
des parents répertoriés ou à la catégorie
des non répertoriés. PASOS détecte la présence
d’un parent qui n’a pas été répertorié et
permet donc d’estimer le nombre de géniteurs manquants et
même de reconstituer, au moins partiellement, les familles composées
par les rejetons dont nous ignorons l’identité des parents
(pour des iunformations sur PASOS contacter Louis Bernarchez).
Un modèle mathématique, qui incorpore plusieurs paramètres
impliqués dans les procédures d’ensemencements, a été produit.
Ce modèle a ensuite été implanté sous forme
d’un code informatique, lequel a permis d’explorer les relations
entre ces paramètres, notamment le nombre de géniteurs
en nature et en pisciculture, de même que la proportion de rejetons
produits par les deux groupes de parents. Il en est ressorti qu’il
n’est pas inévitable que les ensemencements se traduisent
par des hausses de consanguinité chez la population sauvage. Plusieurs
jeux de valeurs de paramètres ont même produit des baisses
de consanguinité par rapport à celle qui serait attendue
en l’absence d’ensemencement.
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