GEOSALAR est
un projet de recherche multidisciplinaire dont l’objectif
consiste à développer des approches géomatiques
innovatrices pour la modélisation de la production de saumon
atlantique juvénile en relation avec les caractéristiques
des habitats fluviaux et estuariens. La première phase de ce
projet "GEOSALAR I",
qui s'est déroulé sur la rivière
Sainte-Marguerite (Saguenay), est terminée.
La deuxième
phase du projet "GEOSALAR II" a débuté au
printemps 2005 et se déroule principalement en Gaspésie (rivières
York, Dartmouth, Saint-Jean, Baie de Gaspé) et pour certains
aspects sur la rivière
Sainte-Marguerite (Saguenay) et sur la rivière Fraser (Colombie
Britanique)).
Le principal objectif du projet GÉOSALAR II consiste à suivre
le déplacement des saumons dans les différents habitats
qu’ils utilisent au cours de leur cycle de vie afin de comprendre
comment la structure spatiale et la variation temporelle des habitats
fluviaux et estuariens interagissent avec le comportement des poissons
pour déterminer la production de poisson d’une rivière.
Plus spécifiquement, le projet vise à développer
des outils géomatiques permettant 1) le suivi et le positionnement
des poissons en rivière et en estuaire, et 2) la caractérisation
rapide et efficace des habitats fluviaux et estuariens. Ce projet intègre
donc les sciences géomatiques et biologiques afin d’adresser
une problématique environnementale critique : la conservation
des populations de saumon atlantique et de leur habitat en rivière
et dans les zones côtières adjacentes.
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1) Patrons
et mécanismes de migration des smolts vers le milieu marin
L’objectif
est de déterminer l’importance relative des
mécanismes de transport passif et actif impliqués
dans la migration des smolts depuis leur lieu d’origine
dans la rivière York vers les sites d’alimentation
en mer.
Une combinaison d’outils géomatiques, de télémétrie
acoustique et de modélisation hydrodynamique est utilisée
pour décrire le mouvement des smolts de la rivière
York en fonction des caractéristiques physiques de la
baie de Gaspé.
Au
printemps 2005, cinquante hydrophones (récepteurs VR2)
géoréférencés ont été déployés
dans la rivière York et la baie de Gaspé afin de
détecter le passage de 24 smolts munis d’émetteurs
acoustiques. Les données récoltées ont permis
de déterminer la direction de vecteurs de déplacement
ainsi que la vitesse de nage.
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Suivi
de la migration vers la mer des smolts (R. York, havre et
baie de Gaspé). Trajectoire de 2 smolts marqués
avec des émetteurs acoustiques à partir
des enregistrements des 50 récepteurs VR2.
Photos© Daniel Hatin et
François Martin |
2) Influence de
la structure de l’habitat sur les déplacements,
la croissance et la survie des saumons atlantiques juvéniles
L’objectif
principal est d’évaluer l’influence de la
structure de l’habitat sur les mouvements, la croissance
et la survie des saumons atlantiques juvéniles en utilisant
la technologie des transpondeurs passifs intégrés
(PIT).
Les déplacements journaliers des saumons juvéniles
ont été caractérisés le long de
deux liens sédimentaires localisés sur les rivières
Dartmouth (Gaspésie) et Sainte-Marguerite (Saguenay).
La structure de l’habitat a été caractérisée
dans chacun des liens par des mesures in situ (topographie,
profondeur de l’eau,
vitesse du courant, taille du substrat) et aussi à l’aide
de photographies aériennes de haute résolution. |
Suivi,
avec une antenne portable, des déplacement journaliers
des saumons juvéniles marqués avec des PIT-tag
Photos©Patricia Johnston |
3) Variabilité spatio-temporelle
de la mobilité du substrat de rivières graveleuses
en période de crue
Cette étude
vise à documenter la variabilité spatio-temporelle
de la mobilité du substrat en période
de crue afin de mieux évaluer le
rôle que joue la dynamique sédimentaire
sur le comportement et la survie des juvéniles
du saumon atlantique. Cette étude
utilise une combinaison de la technologie
des transpondeurs passifs (PIT-tag) et
de celle de la radio-détection pour
documenter les surfaces et les périodes
actives de transport sédimentaire
dans trois rivières graveleuses
gaspésienne de largeurs différentes,
soit les rivières York (40m), Mississippi
(15m) et d’Argent (7m).
Photos© équipe
Thomas Buffin-Bélanger
Pour évaluer
les périodes de mobilité des
particules,
des radio-émetteurs
sont implantés dans
des cailloux. Des antennes
fixes, situées sur
les rives, enregistrent l’amplitude
des signaux émis par
ces émetteurs et permettent
d’établir leur
position de façon
continue pendant la crue
printanière. |
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Photos© équipe
Thomas Buffin-Bélanger
Pour évaluer
l’amplitude spatiale de
la mobilité des particules, des
transpondeurs passifs (PIT-tag)
sont implantés dans des
cailloux et les positions des
cailloux sont relevées
avant et après les crues
d’automne et d’hiver
au myen d'une antenne portabler. |
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4) Amélioration des outils utilisés pour suivre le
déplacement des juvéniles à l’aide de la
technologie des transpondeurs passifs (PIT)
Un
grand nombre d’innovations reliées à la
technologie des transpondeurs passifs sont
développées et testées.
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Les
transpondeurs passifs intégrés (PIT-tags)
de 23mm de long ont été modifiés
afin de réduire leur taille à 19mm, rendant
ainsi possible le marquage de poissons d’aussi
petite taille que 7,5 cm. De plus, la portée de
détection et la robustesse des antennes portables
ont été améliorées. Ces deux
innovations permettent maintenant un meilleur suivi des
déplacements de petits poissons, comme les saumons
juvéniles, dans leur environnement naturel. |
Photo © Patricia
Johnston |
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Un
nouveau type d’antenne portable
d'une longueur de 5 mètres a été développé et
testé. Elle permet de scanner
plus rapidement des zones plus larges
des cours d’eau.
Photo © Patricia
Johnston
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L’équipe
du projet Geosalar a également
conçu les plans d’un réseau
d’antennes qui seront enfouies
dans le gravier du lit des rivières
afin de suivre en temps réel
les mouvements des poissons munis de
PIT-tags
dans la section étudiée.
Cette antenne a été construite
et testée sur la rivière
Sainte-Marguerite à l’été 2006.
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